Tenir le cou, bouger les bras, la main, marcher, ramper, se retourner, placer son bassin, sauter ou encore se tenir dans une posture correcte, tous ces éléments (et bien d’autres) font partie du développement de la motricité chez l’enfant.
Plus précisément, la motricité est « l’ensemble des fonctions nerveuses et musculaires permettant les mouvements volontaires ou automatiques du corps », selon la définition du dictionnaire en ligne Larousse.fr.
Dans la pédagogie Montessori, la motricité a une place centrale.
Elle se veut libre et fidèle aux besoins de l’enfant. D’ailleurs de plus en plus de crèches et maternelles organisent des parcours de motricité ou adapter l’espace pour favoriser le développement du corps.
Il existe aussi de nombreuses activités et des jeux moteurs qui peuvent se réaliser à la maison.
Lespionnières.org décrypte pour vous ce sujet.
Motricité libre : les recherches du Docteur Emmi Pikler
La pédiatre Emmi Pikler, née en Hongrie au début du XXème siècle, a fait un constat troublant durant un de ses stages en chirurgie : les enfants provenant des quartiers populaires ont significativement moins d’accidents graves que ceux des milieux plus favorisés, souvent surprotégés.
Se basant sur ce constat, elle développe des hypothèses concernant la mobilité de l’enfant. Plus un enfant est libre de ses mouvements, de ses déplacements dans l’espace, et moindre sera sa perte d’équilibre majeur.
En laissant l’enfant trouver ses propres mouvements et automatismes corporels, il intègre plus intuitivement une aisance et une prudence : c’est la motricité libre.
Toujours selon Pikler, l’adulte en voulant bien faire est finalement celui qui exacerbe la maladresse de l’enfant à cause de son intervention parfois maladroite dans le développement moteur chez l’enfant.
Le Docteur Emmi Pikler, tout comme Maria Montessori, place les besoins naturels de l’enfant au centre de son propre développement.
Elle est notamment connue pour les fameux triangles que vous trouvez dans toute école Montessori qui se respecte.
Motricité et pédagogie Montessori
Dans la pédagogie Montessori, le développement moteur de l’enfant est stimulé de manière indirecte. Cela se fait à travers l’organisation de l’espace, des accessoires, les meubles et étagères basses et objets à la portée de l’enfant.
À garder en tête, des vêtements confortables et qui n’altère pas ses mouvements sont à privilégier ainsi que des matières nobles tel que le bois brut pour les équipements.
Quelques jeux et outils propices au développement de la motricité chez l’enfant
Les six premiers mois de bébé :
- Les mobiles sont tout particulièrement adaptés aux nouveau-nés afin de stimuler leur éveil. Il a sa place sur le tapis d’éveil, et non au-dessus du lit car il risquerait d’exciter bébé avant le dodo.
- Le traditionnel miroir, bien fixé au mur, va inciter bébé à lever sa tête et donc muscler son cou.
- Balle en tissus : l’empoigner, la mordiller, la passer d’une main à l’autre, ramper, se tourner sur le ventre pour attraper la balle sera un élément simple et efficace pour la motricité de bébé
- Le tapis d’éveil : sera le terrain de jeu et du développement moteur de bébé. Choisissez le ample, douillet, aux tons neutres, avec des empiècements et des petits bouts de tissus qui crépitent ou qui crissent, à attraper, à tirer.
- Hochet bébé, par exemple avec des oreilles de lapin
De 7 mois à l’acquisition de la marche :
- Les escaliers permettront à bébé de se déplacer sur des niveaux différents, agissant ainsi sur son équilibre.
- Le busy board Montessori
- La piscine à balles
- Rocher d’équilibre
Entre 12 et 15 mois :
- Le chariot de marche Montessori
- Les objets à tirer
- Brouette
- Poutre
- Chaise
- Piscine à balles
- Triangle de Pikler
- Kit d’équilibre de Décathlon
- Tapis Wesco
- Planche d’équilibre Montessori
Vous l’aurez compris, il s’agit plus chez Maria Montessori d’encourager la prise de risque dans un environnement approprié et sécurisé tout en laissant l’enfant écouter ses besoins et son instinct.