Lorsque l’on gère une entreprise, on a parfois besoin de moyens supplémentaires pour réaliser des investissements, payer ses salariés, répondre à ses obligations financières… Le découvert bancaire professionnel prend alors tout son sens.
Comment fonctionne le découvert bancaire professionnel ? À qui est-il destiné ? Quels sont les montants accordés ? Toutes les banques accordent-elles des découverts ?
Nous vous expliquons tout sur le découvert professionnel !
Découvert bancaire professionnel, pour qui ?
Comme son nom l’indique, le découvert bancaire professionnel concerne tous ceux qui possèdent un compte bancaire professionnel. Autrement dit, tous les entrepreneurs (freelances, chefs d’entreprise, etc.) peuvent bénéficier de ce service.
Pour certains entrepreneurs en particulier, une autorisation de découvert bancaire est indispensable au bon roulement de la société. Par exemple, les restaurateurs qui doivent régulièrement s’approvisionner en matières premières ont souvent besoin de ce service.
Pour les saisonniers dont le chiffre d’affaires connaît de grandes variations entre l’hiver et l’été, une autorisation de découvert est également nécessaire au redémarrage de l’activité.
Comment fonctionne le découvert bancaire professionnel ?
Qu’il s’agisse d’un compte particulier ou d’un compte professionnel, on parle de découvert bancaire dès lors que le solde est négatif. Cela survient lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes.
Le découvert peut être ou non autorisé. S’il n’est pas autorisé, des frais importants s’appliquent (agios, commission d’intervention…).
En outre, des paiements peuvent se retrouver bloqués et le titulaire du compte peut finir fiché par la Banque de France. En d’autres termes, être à découvert alors que l’on n’y est pas autorisé fait grimper le coût du compte bancaire.
Pour éviter d’importants frais bancaires supplémentaires et tous les embêtements liés au découvert, une autorisation doit être demandée auprès de la banque, au moment de l’ouverture du compte pro.
Des conditions sont alors définies. Un montant maximum autorisé est notamment déterminé par la banque et son client.
Une période sur laquelle s’étend l’autorisation de découvert est également fixée. En général, la période pour recouvrer ses dettes s’étend sur 1 à 12 mois. Enfin, un taux d’intérêt s’applique. Celui-ci est toutefois réduit par rapport aux agios en cas de découvert non-autorisé.
Grâce à une autorisation de découvert, les professionnels peuvent dépenser davantage que la somme qui est disponible sur leur compte d’entreprise. Et ce, sans trop de frais.
Semblable à un crédit professionnel, le découvert bancaire professionnel doit obligatoirement être remboursé en respectant les conditions prévues initialement. Lorsque l’entrepreneur a recouvré ses dettes, une nouvelle autorisation de découvert peut lui être accordée par la banque.
Quel montant peut être accordé ?
Dans le cadre d’un découvert professionnel, le montant accordé dépend de plusieurs facteurs :
- Le chiffre d’affaires (ou le prévisionnel, si l’activité n’a pas encore démarré) ;
- La gestion des comptes en général ;
- L’existence ou non d’incidents de paiement ;
- La situation de l’entreprise ;
- La fréquence des découverts…
Par exemple, plus le CA est important et la gestion globale bonne, et plus le montant autorisé pour le découvert bancaire sera élevé.
En revanche, lorsque les recettes sont faibles et lorsque l’entrepreneur rencontre régulièrement des incidents de paiement, le découvert autorisé est réduit. L’autorisation de découvert peut aussi tout simplement être refusée.
Note : Le montant autorisé peut être revu à la hausse ou à la baisse en fonction des fluctuations du chiffre d’affaires.
Dans quels cas demander une autorisation de découvert professionnel ?
Comme nous l’avons expliqué, une autorisation de découvert permet de continuer à faire des dépenses lorsque les fonds ne sont pas disponibles sur le compte pro.
Ce service peut dont être utilisé pour payer des salaires avant que les factures des clients n’aient été encaissées, par exemple.
Un découvert bancaire peut également être accordé pour permettre aux entrepreneurs d’investir dans du matériel ou dans des locaux, pour régler des charges alors que les revenus sont en nette baisse, pour combler des besoins en fonds de roulement alors que la trésorerie n’est pas disponible…
Toutes les banques accordent-elles des autorisations de découvert bancaire professionnel ?
En général, pour bénéficier d’une autorisation de découvert, il faut être client chez une banque traditionnelle. Le Crédit Agricole, la BNP Paribas, la Société Générale… Tous ces établissements sont en effet agréés en tant qu’organisme de crédit.
En revanche, les banques ne sont pas obligées d’accorder une autorisation de découvert. Dans certaines circonstances, elles peuvent même résilier le service.
C’est par exemple le cas lorsque les entrepreneurs dépassent trop fréquemment leur découvert autorisé ou lorsque les entreprises sont en faillite.
Chez les banques en ligne et autres néo-banques, le service de découvert bancaire professionnel n’est pas systématiquement proposé. Shine, Qonto, Blank, N26…
Elles ne possèdent pas toujours l’agrément pour autoriser le découvert. En outre, les banques en ligne évitent généralement de proposer ce type de prestation, afin de garantir les tarifs les plus bas à leurs clients et une parfaite transparence.
Néanmoins, certaines banques virtuelles proposent des services dédiés aux entrepreneurs qui ont besoin de financement. Par exemple, Blank n’autorise pas le découvert mais propose, depuis 2021, un service d’affacturage.
Quelles sont les alternatives au découvert professionnel ?
Pour remplacer une autorisation de découvert, on peut donc recourir à l’affacturage. C’est une bonne solution pour payer des frais lorsque l’on ne dispose pas des fonds.
Il s’agit de confier le recouvrement des factures à une société spécifique, aussi appelée factor. On peut opter pour l’affacturage au démarrage de l’activité, afin de se constituer une trésorerie, ou en cas de difficultés financières.
Lorsque l’on a besoin de fonds et que l’on est capable de rembourser sur un très court terme, on peut demander une facilité de caisse. Les coûts sont moindres par rapport à un véritable découvert professionnel (pas d’intérêts). Toutefois, des facilités de caisse s’étendent rarement sur plus de 15 jours.
Les entrepreneurs ayant besoin de financements peuvent également demander un crédit professionnel auprès de leur banque.