Interview Myriam Benadda : dans la peau d’une entrepreneuse qui réinvente les vêtements de sport de combat pour femmes

Dernière mise à jour :

Rencontrez Myriam Benadda, une entrepreneure passionnée et championne de MMA, qui a quitté une carrière en finance de marché pour se lancer dans l’entrepreneuriat et les sports de combat.

À travers cet échange, elle nous montre comment elle bouscule les codes dans le monde des sports de combat féminins avec sa marque de vêtements, Enyo, et nous parle des obstacles qu’elle a dû surmonter.

Découvrez son parcours inspirant et sa mission d’améliorer la pratique des femmes dans les sports de combat.

Let’s go.

Si nos lectrices devaient connaître 3 choses sur vous et votre parcours en MMA ?

Que j’ai lâché une carrière en finance de marché pour me lancer dans l’entrepreneuriat à 100%.

Que je me suis lancée en parallèle dans une carrière de combattante de MMA, avec à ce jour deux titres de championnes de France et vice championne de France.

Que j’œuvre pour améliorer la pratique des femmes dans les sports de combat.

Myriam Benadda Enyo sport

Si vous deviez « pitcher » Enyo en 2 phrases, que diriez-vous ?

C’est une marque de vêtements de sport de combat 100% féminins adaptés à tous les corps et à tous les sports.

Comment décririez-vous le problème que résout Enyo pour les femmes dans les sports de combat ?

Le fait que l’offre actuelle de fightwear sur le marché soit très réduite pour les femmes et souvent mal adaptée aux morphologies féminines, ce qui altère la pratique des femmes et provoque un sentiment d’exclusion de la communauté des combattants.

À quoi ressemble une journée type dans la gestion d’Enyo ?

Étant également athlète, ma journée commence par un entrainement de prépa physique le matin, je travaille toute la journée et les tâches peuvent être très variées (rencontre avec des partenaires, travail sur le site web de la marque, shooting photo etc.) puis je m’entraine de nouveau le soir en MMA.

Y a-t-il une figure ou un moment qui a déclenché votre vocation entrepreneuriale ?

Pas vraiment, l’envie est venue de moi. Cela dit certaines personnalités publiques comme Justine Hutteau m’inspirent beaucoup au quotidien.

Quelles sont les femmes qui vous inspirent dans votre parcours entrepreneurial et sportif ?

Ma coach Tévi Say qui m’a transmis sa passion pour les arts martiaux, et m’a inculqué des valeurs telles que la discipline, le respect et l’honneur.

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans le projet Enyo ?

L’envie de créer quelque chose qui a de l’impact sur le monde quand je me lève chaque matin, la quête de sens et de liberté, et l’envie de démocratiser un sport qui apporte beaucoup tant sur le plan physique que mental.

Quels ont été les principaux obstacles que vous avez rencontrés dans le développement d’Enyo ?

Le fait d’être seule et jeune m’a souvent fait défaut. Le manque d’expérience m’a souvent poussé à commettre mes propres erreurs pour apprendre par moi-même et cela m’a coûté du temps et de l’argent par moment.

entrepreneure Myriam Benadda

Comment avez-vous surmonté ces obstacles ?

Je me suis entourée notamment via des incubateurs (Incubateur de Centrale Audencia) et des programmes d’accompagnement (Comme Pépite ou le palatine Women Project) et j’appelle régulièrement d’autres entrepreneurs pour apprendre de leurs erreurs.

Si vous deviez démystifier 3 idées reçues sur les vêtements de combat pour femmes, quelles seraient-elles ?

Que les femmes peuvent s’habiller avec des vêtements d’hommes, « ça fait l’affaire » : le corps des femmes et des hommes est morphologiquement trop différent pour qu’un vêtement d’homme aille à une femme.

De fait, les femmes se retrouvent avec des vêtements trop serrés ou trop larges par endroit et ne peuvent donc pas être à l’aise dans leurs pratiques

Que les vêtements de fitness suffisent : au-delà des règles de certains sport qui imposent un code vestimentaire, les vêtements de fitness classiques n’ont pas la technicité et la résistance requise pour durer dans le temps lorsqu’ils subissent de tels entrainement.

De plus, ils n’offrent pas l’amplitude de mouvements à ces sports et ils ne protègent pas la peau des frottements

Qu’on est obligés d’être habillé comme un sac sur le ring : ce n’est pas parce-que les sports de combat sont caractérisés comme des sports « d’hommes » que l’on doit renier sa féminité lorsque l’on pratique.

MMA femme enyo

Comment mesurez-vous l’impact de vos produits sur les pratiquantes de sports de combat ? Avez-vous des témoignages ou des études de cas qui illustrent ces succès ?

J’ai une communauté Instagram de près de 1500 personnes ainsi qu’un groupe de co-création d’une trentaine de personnes qui me permettent de tester et valider les produits, mais aussi d’avoir des feedbacks sur les vêtements.

J’ai donc à ce jour des témoignages de dizaines de femmes qui ont été très satisfaites des prototypes qu’elles ont pu tester.

Pourquoi est-il crucial d’avoir des vêtements spécifiques pour les femmes dans les sports de combat ?

D’une part pour permettre aux femmes de pratiquer dans les meilleures conditions et d’autre part pour leur montrer qu’elles ne sont pas seules à pratiquer ces sports-là.

C’est un moyen de leur donner confiance et de motiver celles qui ont encore peur de se lancer.

Vous dites que les vêtements de combat féminins sont essentiels. À partir de quel niveau de pratique, selon vous, faut-il investir dans des vêtements spécialisés ?

Cela dépend vraiment de chacune. Certaines femmes vont avoir envie d’incarner la figure de la combattante dès le début de leur pratique même si le vêtement en lui-même n’est pas tout de suite nécessaire.

En revanche, dès qu’on commence à avoir une pratique régulière voir même des envies de compétition, il devient essentiel d’avoir des vêtements adaptés qui servent la performance.

Comment mesure-t-on l’impact des vêtements de combat sur la performance et le confort des athlètes féminines ?

C’est en discutant avec les athlètes qu’on se rend compte de la difficulté qu’elles rencontrent pour trouver des vêtements adaptés et donc des bienfaits des vêtements qui sont, au contraire, adaptés.

Des astuces pour les femmes qui souhaitent se lancer dans les sports de combat ?

J’en ai une tonne ! Mais je dirais de commencer sans attentes et sans pression, ça reste un sport, même s’il peut être impressionnant ☺

Quelles sont les prochaines étapes pour Enyo ?

Le lancement de la gamme Performance en juillet ainsi que le développement de la collection à partir de septembre !

Vous pouvez suivre Myriam sur le site de Enyo et son Instagram.

L'équipe Les Pionnières

Composée d'entrepreneures et entrepreneurs, de passionné.es d'éducation, l'équipe Les Pionnières vous fait profiter de son expérience dans ces domaines.

Laisser un commentaire