En France, les femmes sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans la création d’entreprise. Alors que la gent féminine représentait moins de 39 % des créateurs d’entreprises individuelles en 2018, sa proportion a augmenté au fil des ans, atteignant 43,7 % en 2022.
Vous êtes vous-même tentée par l’entrepreneuriat ? Plusieurs solutions existent et certaines facilitent grandement la création d’entreprise !
Dans cet article, nous nous penchons sur le sujet des statuts. Entre auto-entrepreneur ou entreprise individuelle, quel statut choisir ? L’équipe des Pionnières vous répond !
Auto-entreprise & entreprise individuelle : deux statuts aux nombreux points communs
Des entreprises dont la création est simple et rapide !
Avant d’approfondir le sujet des statuts, il convient de préciser que l’auto-entreprise n’est autre qu’une forme d’entreprise individuelle. Dans les deux cas, les démarches de création sont identiques.
Auto-entreprise et EI se créent en ligne ou dans un guichet unique, très rapidement grâce à l’absence de personnalité morale et aux procédures simplifiées.
Les créateurs d’entreprises individuelles exercent en effet en leur nom propre, contrairement aux sociétés type SA, SARL, etc. Par ailleurs, la création d’une entreprise type micro-entreprise ou EI ne nécessite aucun capital social, ni la rédaction de statuts.
Des statuts qui entraînent peu de risques
Auto-entreprise (ou micro-entreprise) comme entreprise individuelle impliquent nécessairement une séparation du patrimoine professionnel et du patrimoine personnel. Ces deux formes d’entrepreneuriat solo protègent le créateur, qui voit sa responsabilité limitée en cas de faillite.
Le régime social est un autre avantage commun à tous les entrepreneurs individuels. Ils sont placés sous le régime des travailleurs non salariés (TNS), ce qui leur permet d’être couverts par la Sécurité sociale (régime général des indépendants) et de bénéficier des prestations familiales. En revanche, les droits au chômage sont limités par rapport aux travailleurs salariés.
Micro-entreprise (ex-auto-entreprise) vs. Entreprise individuelle
On le voit, les statuts d’EI et de micro-entreprise sont très proches, voire intimement liés. Néanmoins, plusieurs différences existent entre l’auto-entreprise et l’entreprise individuelle. L’une des distinctions majeures, c’est le régime fiscal.
Zoom sur le régime fiscal des EI et auto-entreprises
Les déclarations d’impôts ne se font pas de la même manière selon la forme de l’entreprise. En tant qu’auto-entrepreneur, il suffit de déclarer ses revenus bruts, sans rien calculer. Un abattement forfaitaire s’applique automatiquement pour le calcul précis des impôts.
Cette modalité facilite grandement la comptabilité des auto-entrepreneurs, qui se limite à la tenue d’un livre des recettes (en savoir plus sur la création d’auto‑entreprise).
En tant qu’entrepreneur individuel, on doit gérer une vraie comptabilité d’entreprise. L’impôt est calculé sur les bénéfices, ce qui implique de tenir un grand livre des comptes et de faire des déclarations annuelles complètes, entre autres.
Autre différence relative à la fiscalité des entreprises, les créateurs d’EI peuvent appliquer la TVA sur leurs prestations, ce qui n’est pas le cas des micro-entrepreneurs.
Des droits sociaux identiques, mais des cotisations différentes
Si l’entrepreneur individuel et l’auto-entrepreneur cotisent tous les deux à la Sécurité sociale et bénéficient tous des prestations familiales de la CAF, les modalités de cotisations sont bien différentes.
Les auto-entrepreneurs se voient ponctionner leurs charges sociales directement sur leur chiffre d’affaires mensuel ou trimestriel ; pour les entrepreneurs individuels déclarés en EI, les cotisations sont calculées en fonction des bénéfices.
Les critères à respecter pour créer une micro-entreprise
Une différence importante qu’il faut connaître entre auto-entreprise et EI concerne les seuils de revenus. En effet, alors que les entrepreneurs individuels ne sont pas limités dans leur chiffre d’affaires, la situation des micro-entrepreneurs est bien différente.
Pour conserver le statut de micro-entreprise, les créateurs doivent, sur deux années consécutives, enregistrer des revenus annuels inférieurs à :
- 188 700 € pour les activités commerciales ;
- 77 700 € pour les prestations de services.
NB : Ces valeurs correspondent à celles en vigueur sur la période 2023/2025 (source)
Enfin, il faut savoir que toutes les activités ne peuvent pas être exercées en micro-entreprise. Ce statut est notamment accessible aux artisans (métiers de l’artisanat et de l’artisanat d’art), aux spécialistes de la vente de produits ou services et à certains professionnels libéraux comme les consultants, les experts du numérique, les coachs…
En revanche, toute activité en lien avec l’agriculture, les professions libérales réglementées et les artistes sont des catégories exclues du statut d’auto/micro-entreprise.
Comment choisir entre auto-entrepreneur ou entreprise individuelle ?
Micro-entreprise et EI sont deux statuts avantageux pour les créateurs solos qui souhaitent se lancer sans prendre trop de risques. Le statut simplifié de la micro-entreprise permet de payer le minimum de charges sociales et de gagner du temps en comptabilité. Il est particulièrement adapté pour les activités secondaires, pour démarrer un projet…
Toutefois, ce statut est limité par le chiffre d’affaires annuel autorisé et la nature de l’activité. Pour bien choisir, il faut donc anticiper, a minima, ses revenus et se renseigner sur le statut adapté à l’activité envisagée.
Et si jamais il s’avère que l’entreprise marche mieux que prévu, sachez qu’il est tout à fait possible de passer de l’auto-entreprise à l’entreprise individuelle ou de se lancer en société (SA, SAS, SARL…) en clôturant, au préalable, l’EI.
