Depuis 1901, le Prix Nobel est censé récompenser celles et ceux qui ont « rendu les plus grands services à l’humanité ». Sur plus de mille lauréats, seulement 67 femmes ont été distinguées (68 prix au total, Marie Curie étant la seule à avoir été récompensée deux fois).
Ce déséquilibre n’est évidemment pas le signe que les femmes seraient moins brillantes. Il révèle surtout :
- qu’elles ont été exclues pendant des décennies des universités, des laboratoires, des académies ;
- que leurs travaux ont souvent été minorés, attribués à des collègues masculins ou noyés dans des équipes ;
- que les réseaux de nomination eux-mêmes (principalement masculins, longtemps occidentaux) ont reproduit les biais du monde scientifique, politique et littéraire.
Autrement dit : si peu de femmes Nobel, non pas par manque de talent, mais par manque d’accès et de reconnaissance.
Et pourtant, ces 67 lauréates tracent une véritable fresque : pionnières de la radioactivité, découvreuses de thérapies contre le cancer ou le paludisme, inventrices de techniques de biologie moléculaire, grandes voix de la littérature, militantes de la paix, analystes du marché du travail féminin… Elles dessinent une autre histoire du Nobel, longtemps en marge, aujourd’hui impossible à ignorer.
Physique & chimie : forcer la porte des laboratoires
1. Marie Curie, la déflagration fondatrice
Tout commence avec elle.
En 1903, Marie Skłodowska-Curie devient la première femme à recevoir un Nobel, en Physique, pour ses recherches sur les phénomènes de radiation, avec Pierre Curie et Henri Becquerel.
En 1911, elle reçoit un deuxième Nobel, en Chimie, pour la découverte et l’isolement du radium et du polonium. Elle est encore aujourd’hui la seule personne (homme ou femme) à avoir été récompensée deux fois dans deux disciplines scientifiques différentes.
Son parcours dit tout : une scientifique étrangère, femme, travaillant dans des conditions matérielles difficiles, mais qui finit par imposer des résultats impossibles à ignorer. Marie Curie n’ouvre pas seulement un Nobel aux femmes : elle prouve que la science n’a pas de genre.
2. Quelques éclats de lumière… mais une longue traversée du désert
Après Marie Curie, il faut attendre 1935 pour voir une autre chimiste nobélisée : Irène Joliot-Curie, sa fille, pour la synthèse de nouveaux éléments radioactifs. Puis Dorothy Crowfoot Hodgkin, en 1964, pour la cristallographie des grandes molécules biologiques, et Maria Goeppert-Mayer, en 1963, pour le modèle en couches du noyau atomique.
Ensuite, c’est presque le silence pendant plusieurs décennies. Le message est clair : les laboratoires, les postes de professeure et les grandes collaborations restent massivement fermés aux femmes. Elles existent, travaillent, découvrent, mais ne sont pas visibles.
Il faut attendre la fin du XXᵉ et le début du XXIᵉ siècle pour que les lignes bougent franchement :
- en Chimie, Ada Yonath (ribosome), Frances Arnold (évolution dirigée des enzymes), Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna (CRISPR-Cas9, révolution de l’édition du génome), Carolyn Bertozzi (click chemistry et chimie bioorthogonale) ;
- en Physique, Donna Strickland (lasers ultra-intenses), Andrea Ghez (trou noir supermassif au centre de la Voie lactée), Anne L’Huillier (attophysique et dynamique des électrons).
Ces noms semblent encore isolés dans un océan masculin, mais chacun marque une fissure de plus dans un mur qui semblait infranchissable.
Physiologie ou médecine : sauver des vies, souvent dans l’ombre
C’est en 1947 qu’une femme est distinguée pour la première fois en médecine : Gerty Cori, pour ses travaux sur le métabolisme du glycogène. Elle inaugure une lignée de chercheuses qui vont transformer notre compréhension du corps humain :
- Rosalyn Yalow développe la radio-immunologie, clé pour mesurer des hormones et diagnostiquer des maladies ;
- Barbara McClintock révèle les éléments génétiques mobiles (les « gènes sauteurs ») ;
- Rita Levi-Montalcini met en évidence les facteurs de croissance nerveuse ;
- Gertrude Elion invente des principes de chimiothérapie et de traitement des leucémies ;
- Christiane Nüsslein-Volhard éclaire la génétique du développement embryonnaire ;
- Linda Buck décrypte le système olfactif ;
- Elizabeth Blackburn et Carol Greider expliquent comment les chromosomes sont protégés par les télomères et la télomérase ;
- Françoise Barré-Sinoussi participe à la découverte du VIH ;
- May-Britt Moser met en évidence notre « GPS cérébral » ;
- Tu Youyou extrait l’artémisinine, traitement majeur contre le paludisme ;
- Katalin Karikó ouvre la voie aux vaccins à ARN messager ;
- et tout récemment Mary E. Brunkow est distinguée pour ses travaux sur la tolérance immunitaire périphérique.
En médecine, l’apport des femmes est spectaculaire : la majorité de ces travaux a changé la pratique clinique, la pharmacologie ou la compréhension des maladies. Mais il faut noter que nombre de ces chercheuses ont travaillé des années sans reconnaissance, parfois en marge des institutions les plus prestigieuses.
Littérature : écrire la mémoire, la condition humaine, les silences
Le Nobel de littérature a récompensé, depuis 1909, 18 femmes.
La première, Selma Lagerlöf, est distinguée pour un imaginaire puissant, nourri de légendes scandinaves. Suivront Grazia Deledda et Sigrid Undset pour leurs récits enracinés dans des territoires et des époques précises, Pearl Buck pour ses fresques de la Chine rurale, Gabriela Mistral pour sa poésie engagée et maternelle, Nelly Sachs pour sa voix sur la Shoah.
Le XXᵉ siècle voit émerger des voix de plus en plus politiques et déconstruisant les récits dominants :
- Nadine Gordimer explore l’apartheid ;
- Toni Morrison donne une profondeur inédite à l’expérience afro-américaine ;
- Wisława Szymborska utilise une poésie presque chirurgicale pour disséquer l’Histoire ;
- Elfriede Jelinek et Herta Müller mettent à nu les violences symboliques et politiques ;
- Doris Lessing interroge le destin des femmes et les utopies politiques.
Plus récemment, Alice Munro (maîtresse de la nouvelle), Svetlana Alexievitch (montage de voix documentaires), Olga Tokarczuk (imaginaire des frontières), Louise Glück (poésie de l’intime), Annie Ernaux (autobiographie sociale) et Han Kang (fragilité de la vie face aux traumas historiques) prolongent ce mouvement : les femmes ne sont plus seulement des personnages, elles sont les autrices de la mémoire collective.
Paix : des combats au cœur du réel
Le Prix Nobel de la Paix est la catégorie qui compte le plus de lauréates féminines.
La première, Bertha von Suttner, est récompensée dès 1905 pour son engagement pacifiste. Viennent ensuite Jane Addams et Emily Greene Balch, pionnières du travail social et de la diplomatie citoyenne, Betty Williams et Mairead Corrigan pour leur mobilisation en Irlande du Nord, Alva Myrdal pour le désarmement.
D’autres incarnent des combats devenus emblématiques :
- Mother Teresa, figure controversée mais symbole mondial de charité,
- Aung San Suu Kyi, longtemps icône de la lutte démocratique (avant que la suite de son parcours politique ne nuance fortement son image),
- Rigoberta Menchú Tum, voix des peuples autochtones,
- Jody Williams, engagée contre les mines antipersonnel,
- Shirin Ebadi, juriste iranienne pour les droits des femmes et des enfants,
- Wangari Maathai, qui relie écologie, démocratie et paix,
- Ellen Johnson Sirleaf, Leymah Gbowee et Tawakkol Karman, trois figures féminines de la paix et de la démocratie au Liberia et au Yémen,
- Malala Yousafzai, symbole planétaire du droit des filles à l’éducation,
- Nadia Murad, survivante yézidie des violences sexuelles de guerre,
- Maria Ressa, journaliste qui défend la liberté d’expression,
- Narges Mohammadi, militante iranienne pour les droits humains,
- et Maria Corina Machado, opposante vénézuélienne engagée pour une transition démocratique.
Ces prix rappellent que les luttes pour la paix, la démocratie et les droits humains ont souvent un visage féminin — même si ces femmes paient fréquemment un prix personnel très lourd.
Économie : un bastion qui commence à se fissurer
Le « Nobel d’économie », créé en 1969, est longtemps resté un bastion masculin. Trois femmes seulement y figurent :
- Elinor Ostrom (2009), pour son analyse des biens communs et des systèmes d’auto-gouvernance, montrant que la gestion collective peut être plus efficace que la privatisation ou l’étatisation pure ;
- Esther Duflo (2019), pour ses travaux d’économie expérimentale sur la lutte contre la pauvreté ;
- Claudia Goldin (2023), pour ses recherches sur l’histoire du travail des femmes et les inégalités sur le marché du travail.
C’est peu, mais ces trois prix ont un point commun : ils mettent au cœur de la réflexion économique des questions de justice, de genre et de réalité sociale, longtemps considérées comme périphériques.
Et maintenant ? Vers un Nobel enfin mixte ?
Les chiffres restent rudes : 67 femmes pour plus de 1000 lauréats. Mais la dynamique change :
- la proportion de femmes dans les filières scientifiques augmente,
- les mécanismes de nomination sont de plus en plus scrutés,
- les biais de genre sont mieux documentés,
- et les nouvelles générations de chercheuses, d’autrices, de militantes, d’économistes assument davantage leur visibilité.
L’objectif n’est pas de « prendre la place » des hommes, mais que les prix reflètent enfin la réalité des contributions. On peut espérer qu’à l’avenir :
- voir une femme nobélisée en physique ou en chimie ne sera plus un événement rarissime ;
- les travaux sur le genre, le climat, les communs, la santé globale, l’éducation, soient pleinement reconnus ;
- et que la diversité géographique et sociale des lauréates s’élargisse.
Les 67 femmes déjà récompensées ne sont pas une fin, mais un début : la preuve que, même dans un système longtemps conçu sans elles, elles ont réussi à inscrire leurs noms — et leurs travaux — dans l’histoire.
Depuis l’an 2000, plus de 30 femmes ont reçu un Prix Nobel — près de la moitié de toutes les lauréates de l’histoire — signe clair que l’accélération est réelle et que la marche vers l’égalité est enfin engagée.
Tableau des 68 Prix Nobel attribués à 67 femmes (1901–2025)
📝 Remarque : Marie Curie apparaît deux fois (Physique 1903, Chimie 1911), ce qui explique les 68 prix pour 67 lauréates. Données basées sur la liste officielle actualisée jusqu’en 2025.
Physique
| Année | Lauréate | Sujet des travaux récompensés |
|---|---|---|
| 1903 | Marie Curie | Recherches sur les phénomènes de radiation et la radioactivité naturelle. |
| 1963 | Maria Goeppert-Mayer | Modèle en couches du noyau atomique, expliquant la structure nucléaire. |
| 2018 | Donna Strickland | Mise au point de lasers ultra-brefs et ultra-intenses (CPA), révolutionnant de nombreuses applications. |
| 2020 | Andrea Ghez | Preuve observationnelle d’un trou noir supermassif au centre de la Voie lactée. |
| 2023 | Anne L’Huillier | Méthodes expérimentales produisant des impulsions attosecondes pour étudier la dynamique des électrons. |
Chimie
| Année | Lauréate | Sujet des travaux récompensés |
|---|---|---|
| 1911 | Marie Curie | Découverte du radium et du polonium, isolement du radium et étude de ses propriétés. |
| 1935 | Irène Joliot-Curie | Synthèse de nouveaux éléments radioactifs, mise en évidence de la radioactivité artificielle. |
| 1964 | Dorothy Crowfoot Hodgkin | Détermination par rayons X de la structure de molécules biochimiques complexes (pénicilline, vitamine B12…). |
| 2009 | Ada Yonath | Étude de la structure et de la fonction du ribosome. |
| 2018 | Frances H. Arnold | Développement de l’évolution dirigée des enzymes pour la chimie et l’industrie. |
| 2020 | Emmanuelle Charpentier | Co-développement de l’outil d’édition génomique CRISPR-Cas9. |
| 2020 | Jennifer A. Doudna | Co-développement de l’outil d’édition génomique CRISPR-Cas9. |
| 2022 | Carolyn Bertozzi | Développement de la « click chemistry » et de la chimie bioorthogonale, permettant de modifier des molécules in vivo. |
Physiologie ou médecine
| Année | Lauréate | Sujet des travaux récompensés |
|---|---|---|
| 1947 | Gerty Cori | Description du rôle du glycogène et des réactions enzymatiques de son métabolisme. |
| 1977 | Rosalyn Yalow | Développement de la radio-immunologie (RIA) pour mesurer des hormones. |
| 1983 | Barbara McClintock | Découverte des éléments génétiques mobiles (« gènes sauteurs ») dans le génome. |
| 1986 | Rita Levi-Montalcini | Découverte des facteurs de croissance nerveuse (NGF). |
| 1988 | Gertrude B. Elion | Découverte de principes fondamentaux pour les traitements médicamenteux (anticancéreux, antiviraux…). |
| 1995 | Christiane Nüsslein-Volhard | Découverte des gènes contrôlant le développement embryonnaire précoce chez la drosophile. |
| 2004 | Linda B. Buck | Découverte des récepteurs olfactifs et organisation du système olfactif. |
| 2008 | Françoise Barré-Sinoussi | Co-découverte du VIH, virus responsable du sida. |
| 2009 | Elizabeth H. Blackburn | Rôle des télomères et de la télomérase dans la protection des chromosomes. |
| 2009 | Carol W. Greider | Rôle des télomères et de la télomérase dans la protection des chromosomes. |
| 2014 | May-Britt Moser | Découverte de cellules formant un « GPS interne » dans le cerveau. |
| 2015 | Tu Youyou | Découverte de l’artémisinine, traitement majeur du paludisme. |
| 2023 | Katalin Karikó | Modifications des bases de l’ARN permettant le développement de vaccins à ARN messager efficaces. |
| 2025 | Mary E. Brunkow | Découvertes sur la tolérance immunitaire périphérique (prévention des réactions auto-immunes). |
Littérature
| Année | Lauréate | Sujet / contribution littéraire |
|---|---|---|
| 1909 | Selma Lagerlöf | Œuvre marquée par un idéalisme élevé, une imagination vive et une forte dimension spirituelle. |
| 1926 | Grazia Deledda | Romans inspirés de la Sardaigne, mettant en scène la vie rurale et les conflits humains. |
| 1928 | Sigrid Undset | Fresques historiques sur la Norvège médiévale, centrées sur la vie intérieure de ses héroïnes. |
| 1938 | Pearl Buck | Récits épiques sur la paysannerie chinoise et biographies marquantes. |
| 1945 | Gabriela Mistral | Poésie lyrique inspirée par l’amour, la maternité, la justice sociale. |
| 1966 | Nelly Sachs | Poésie et théâtre sur le destin juif et la Shoah. |
| 1991 | Nadine Gordimer | Romans sur l’apartheid et les tensions de la société sud-africaine. |
| 1993 | Toni Morrison | Œuvre romanesque explorant l’expérience afro-américaine, la mémoire de l’esclavage et du racisme. |
| 1996 | Wisława Szymborska | Poésie ironique et précise, révélant les dimensions historiques et biologiques du réel. |
| 2004 | Elfriede Jelinek | Romans et pièces mettant à nu les clichés sociaux et les rapports de domination. |
| 2007 | Doris Lessing | Œuvre centrée sur l’expérience féminine, les utopies et les désillusions politiques. |
| 2009 | Herta Müller | Prose poétique sur la dictature, l’exil, la marginalisation. |
| 2013 | Alice Munro | Maîtrise de la nouvelle contemporaine, portraits d’existences ordinaires. |
| 2015 | Svetlana Alexievitch | Récits polyphoniques mêlant témoignages, Histoire et souffrance collective. |
| 2018 | Olga Tokarczuk | Narrations sur le franchissement des frontières, l’errance, l’identité. |
| 2020 | Louise Glück | Poésie austère et lumineuse, donnant une portée universelle à l’expérience individuelle. |
| 2022 | Annie Ernaux | Exploration autobiographique des déterminismes sociaux, de classe et de genre. |
| 2024 | Han Kang | Prose poétique sur les traumas historiques et la fragilité de la vie humaine. |
Paix
| Année | Lauréate | Sujet des travaux / engagement |
|---|---|---|
| 1905 | Bertha von Suttner | Engagement pacifiste et dénonciation des horreurs de la guerre. |
| 1931 | Jane Addams | Action sociale et pacifiste, promotion de la paix internationale. |
| 1946 | Emily Greene Balch | Engagement de toute une vie pour la paix et la coopération internationale. |
| 1976 | Betty Williams | Co-fondation d’un mouvement pour mettre fin au conflit en Irlande du Nord. |
| 1976 | Mairead Corrigan | Co-fondation d’un mouvement pour mettre fin au conflit en Irlande du Nord. |
| 1979 | Mother Teresa | Œuvre de charité auprès des plus pauvres et des malades. |
| 1982 | Alva Myrdal | Travail pour le désarmement et les zones exemptes d’armes nucléaires. |
| 1991 | Aung San Suu Kyi | Lutte non violente pour la démocratie et les droits humains en Birmanie. |
| 1992 | Rigoberta Menchú Tum | Défense des droits des peuples autochtones et justice sociale au Guatemala. |
| 1997 | Jody Williams | Campagne internationale contre les mines antipersonnel. |
| 2003 | Shirin Ebadi | Défense des droits humains, en particulier des femmes et des enfants en Iran. |
| 2004 | Wangari Maathai | Lien entre reforestation, démocratie et paix (Mouvement de la Ceinture Verte). |
| 2011 | Ellen Johnson Sirleaf | Lutte non violente pour la sécurité des femmes et leur participation à la paix au Liberia. |
| 2011 | Leymah Gbowee | Mobilisation des femmes pour mettre fin à la guerre civile au Liberia. |
| 2011 | Tawakkol Karman | Combat pour la démocratie et les droits des femmes au Yémen. |
| 2014 | Malala Yousafzai | Combat pour le droit des enfants, et surtout des filles, à l’éducation. |
| 2018 | Nadia Murad | Dénonciation de l’utilisation des violences sexuelles comme arme de guerre, défense des Yézidis. |
| 2021 | Maria Ressa | Défense de la liberté d’expression et du journalisme indépendant. |
| 2023 | Narges Mohammadi | Lutte contre l’oppression des femmes en Iran et pour les droits humains. |
| 2025 | Maria Corina Machado | Action pour les droits démocratiques et une transition pacifique au Venezuela. |
Prix en sciences économiques
| Année | Lauréate | Sujet des travaux récompensés |
|---|---|---|
| 2009 | Elinor Ostrom | Analyse de la gouvernance des biens communs et des systèmes d’auto-gestion. |
| 2019 | Esther Duflo | Approche expérimentale de la lutte contre la pauvreté. |
| 2023 | Claudia Goldin | Analyse historique du travail des femmes et des inégalités sur le marché du travail. |
