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Développement personnel

Comment prendre des décisions difficiles en restant alignée et efficace

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Dans le parcours d’une entrepreneure, il arrive un moment où il faut trancher : accepter ou refuser un partenariat, licencier un collaborateur, changer de direction stratégique, arbitrer entre croissance et pérennité. C’est là qu’il faut savoir prendre des décisions difficiles. Ces moments de bascule mettent à l’épreuve votre légitimité : si vous repoussez la décision, l’équipe patine ; si vous y allez tête baissée, vous risquez l’à-coup.

L’enjeu, pour « développer le leadership », est de prendre ces décisions difficiles tout en restant alignée avec vos valeurs, en gardant votre efficacité, et en préservant la cohésion autour de vous. Cet article propose une réflexion en trois axes — chaque axe alliant approche humaine + outils concrets — pour que vous puissiez traverser ces moments avec clarté et assurance.

Préparer la décision difficile : clarifier, peser, anticiper

Identifier les priorités et s’ancrer dans ses valeurs

Avant de vous lancer, prenez le temps de questionner votre « pourquoi ». Quelle est la finalité profonde que vous servez ? Quelles sont vos valeurs non négociables (transparence, respect, qualité…) ? En relisant vos priorités stratégiques (mission, vision, objectifs à 1-3 ans), vous réduisez l’espace des décisions possibles à celles qui s’inscrivent dans la cohérence.

Cette étape sert de filtre : vous éliminez d’emblée les options qui ne cadrent pas avec l’ADN de votre projet, ce qui vous évite de vous disperser ou de prendre des décisions auxquelles l’équipe ne pourrait adhérer. Comme le rappelle l’article du Leadership Circle : l’efficacité d’un leader commence par une vision claire — sans direction, les choix deviennent erratiques.

Adapter cette démarche à votre quotidien : prenez un papier et notez, pour chaque décision en cours, « valeur / priorité impactée ». Si une option va à l’encontre de l’un de vos piliers, elle doit être écartée ou objectée dès le départ.

Recueillir des informations (qualitatives & quantitatives)

Une décision, aussi difficile soit-elle, ne naît pas du vide. Vous devez rassembler ce que vous savez — chiffres, retours clients, études de marché — mais aussi ce que vous percevez (tensions, signaux faibles, émotions de l’équipe). Le blog de HubSpot décrit bien ce processus de décision en entreprise en 7 étapes : formaliser la problématique, documenter, identifier les alternatives, simuler les scénarios, décider, exécuter et évaluer.

Mais ne tombez pas dans le piège du « tout savoir avant de décider » : dans un contexte entrepreneurial, l’information est souvent incomplète, voire floue. Comme l’expose Wharton, les leaders doivent faire face à l’incertitude permanente — c’est normal de décider sans toutes les cartes en main.

En pratique : accorder une session « collecte structurée » (1 heure) où vous invitez deux personnes de confiance (mentor, collaboratrice experte) à partager leur vision — y compris les doutes. Cela enrichit la perspective, sans diluer votre responsabilité.

Simuler et anticiper les impacts

Une fois vos options identifiées, passez les scénarios les plus plausibles « au tamis mental ». Imaginez votre choix A dans un an : qu’est-ce qui pourrait avoir tourné autrement ? Quel serait le « pire plausible » ? Quelle réaction l’équipe pourrait-elle avoir ? Cette méthode, inspirée du modèle RPD (Recognition-Primed Decision) de Gary Klein, suggère d’appuyer vos choix sur des situations analogues déjà vécues et de « simuler mentalement » la meilleure option.

L’approche RPD invite à ne pas toujours s’embarquer dans une comparaison exhaustives des options, mais à utiliser son expérience pour repérer l’option la plus « instinctive » crédible. En d’autres termes : l’intuition bien entraînée peut devenir un outil de décision.

Dans votre cas : notez, pour chaque choix, trois impacts possibles (positifs / négatifs) sur votre équipe, votre trésorerie, votre image. Parmi ces impacts, identifiez ceux que vous devez impérativement éviter — et qui seront vos signaux d’alarme si l’option est choisie.

Prendre la décision difficile : confiance, alignement et posture

Dépasser la paralysie de l’analyse

Le risque majeur lorsque la décision est difficile, c’est de rester coincée dans l’« analyse excessive » : trop d’informations, trop de scénarios, peur de faire le mauvais choix. Le site Insights Morgan Philips le souligne : on recommande de peser, de consulter, mais surtout d’oser passer à l’action plutôt que de rester dans le « et si ».

L’inaction est déjà une décision — souvent la pire : elle sape la confiance de l’équipe, ralentit l’organisation, entretient l’incertitude. Comme le rappelle Carl-Michael Conseil, « la pire décision que vous puissiez prendre est de ne pas décider ».

Ce que vous pouvez faire : fixez-vous une date-butoir (même serrée) à partir de laquelle vous devez décider — cela vous force à tourner la page de l’indécision. Acceptez que toute décision porte une part d’inconfort : osez avancer.

Comment prendre une décision difficile?

Assumer le choix, communiquer avec clarté

Une fois la décision prise, le vrai leadership se joue dans l’assumation et la communication. Dire « voilà ce que j’ai décidé, pourquoi, et comment nous allons avancer » procure un repère à l’équipe. Sans ambiguïté, vous créez un mouvement. Comme le rappelle une citation souvent évoquée dans les milieux managériaux : une fois la décision actée, la peur s’évapore quand on agit avec détermination.

Dans cette phase, il est souvent tentant de minimiser les inconvénients ou de chercher à adoucir le message. Cela peut affaiblir l’impact. Mieux vaut être transparente : reconnaître les défis, les risques, et montrer que vous avez pensé aux conséquences.

Exemple de trame de communication (que vous adaptez au ton de votre structure) : contexte + décision prise + raisons + risques anticipés + plan d’accompagnement + appel à l’adhésion. En procédant ainsi, l’équipe entend non seulement ce qu’il faut faire, mais pourquoi — et cela nourrit un sentiment de confiance.

Ajuster en cours de route

Une décision n’est pas gravée dans le marbre : elle évolue avec le contexte. Il est donc essentiel d’instaurer des jalons de revue. Six semaines après le démarrage, faites un point avec les personnes concernées : quels sont les résultats ? Qu’est-ce qui fonctionne ? Qu’est-ce qui surprend ? Comment ajuster si besoin ?

Cette forme de « feedback continu » empêche que l’erreur se propage, et indique que votre posture de leader est dynamique, humble et orientée amélioration. De plus, cela rassure l’équipe : on sait que la décision n’est pas figée, ce n’est pas une sentence irrévocable — mais un chemin à co-construire.

Préserver votre alignement interne et votre efficacité

Gérer vos émotions et vos doutes

Décider, c’est porter un poids. Même les leaders expérimentées peuvent ressentir du stress, de l’angoisse, un sentiment de vulnérabilité. Le Français Authentique insiste sur l’importance de « tempérer ses émotions » avant de choisir — ne pas laisser la colère, la peur ou la fatigue prendre le volant de votre décision.

Pour cela, quelques habitudes simples : respirations conscientes, marche (la tête en mouvement aide à débloquer), demander un retour à une personne de confiance. Ces micro-pauses permettent de redescendre en clarté.

Un bon réflexe : noter vos doutes ou objurgations intérieures, puis les passer à l’épreuve de la raison — sont-elles rationnelles, fondées sur des faits, ou simplement issues d’une peur irrationnelle ? Ce simple acte de « mise à distance » vous rend plus souveraine dans votre décision.

Entreprendre un auto-débriefing : tirer les leçons

Après l’exécution de la décision, il s’agit de faire un retour sur soi (et non seulement sur les résultats). Qu’est-ce qui, dans le processus, vous a semblé fluide ? Qu’est-ce qui vous a bloquée ? Où auriez-vous pu impliquer davantage, anticiper mieux, parler plus tôt ?

Cet auto-débrief permet de renforcer votre capacité à prendre les décisions suivantes avec plus de discernement. L’idée : chaque « faux pas » est une leçon pour le leadership suivant. Adoptée de cette manière, la prise de décision difficile devient un terrain d’apprentissage quotidien, pas un fardeau paralysant.

Installer des rituels de reprise d’énergie

Prendre des décisions difficiles consomme de l’énergie mentale et émotionnelle. Pour rester efficace sur le long terme, intégrez dans votre agenda des moments de pause, de retrait, de ressourcement.

Quelques idées : un jour dans la semaine sans réunion pour vous laisser penser, un carnet pour poser vos pensées avant de dormir, une marche légère, une discussion avec une mentor ou pair. Ces actes nourrissent votre résilience et vous permettent de revenir à vos décisions avec plus de fraîcheur mentale.

Mini-checklist mentale pour prendre des décisions difficiles

La capacité à décider même quand c’est difficile est le signe d’un leadership mature. Rester alignée et efficace dans cette posture demande d’articuler préparation, action assumée et soin de soi. En structurant votre cheminement mental — clarifier vos valeurs, rassembler les perspectives, décider avec intention, assumer le mouvement, ajuster — vous transformez les moments critiques en opportunités de croissance.

La mini-checklist à garder en tête dans l’instant

  • Ai-je clarifié le pourquoi avant de choisir ?
  • Ai-je osé fixer une échéance à ma décision ?
  • Ai-je communiqué le quoi + pourquoi à l’équipe, même les risques ?
  • Ai-je prévu un point de revue intermédiaire ?
  • Ai-je prévu du repos ou un moment de recul pour moi-même ?

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